Hans-Jörg Georgi sans titre, 2019, 180 x 80 cm
Après avoir occupé une partie de la Maison Rouge en 2014, il est présenté en Australie, en 2018, au MoNa, l’excentrique musée de David Walsh - sur une proposition du Museum of Everything -, et très récemment lors de la Documenta de Kassel #15. Pour sa première exposition en galerie, seront présentés une vingtaine de ses sculptures spectaculaires ainsi que ses dessins préparatoires, aussi elliptiques qu’envoûtants.
Le ciel est à la fois le non-lieu de toutes nos aspirations, et celui de notre exil hors de la Terre. Il est partout où nous ne sommes pas. Au point que, depuis des temps immémoriaux, on y a logé les divinités, qu’elles soient bienveillantes ou menaçantes, tandis que nos pensées s’y abîment en conjectures et en rêveries.
Assez pour que Hans-Jörg Georgi veuille nous y emmener tous, afin de nous sauver de l’extinction qui menace. Georgi est né en 1949 à Francfort et, comme tant d’enfants « différents », il peine à trouver sa place. D’autant qu’une poliomyélite le prive de l’usage de ses jambes. Alors, à défaut de marcher, pourquoi ne pas imaginer des aéronefs capables de nous soustraire à la pesanteur ? C’est ainsi qu’il y a une vingtaine d’années, dans un acte de sollicitude messianique, il déclare : « Je veux faire quelque chose de bien pour le monde. Je vous emmène tous avec moi en voyage ».
À cet effet, il se met à construire toute une flottille fantastique, dotée de tous les équipements nécessaires à une expédition longue et éprouvante, et dont le matériau – comble de l’ironie – est constitué de boîte à chaussures. S’accomplit alors ce merveilleux paradoxe auquel l’art brut nous accoutume, lorsque les plus déshérités, les moins enviables d’entre nous deviennent ceux-là même qui se mettent à produire du Beau, seul capable de rendre le monde habitable. Et, si le monde ne l’est pas tout à fait, de nous offrir le moyen d’en réchapper, dans un geste mu par une empathie inconditionnelle. Comme le souligne François Salmeron dans sa préface à notre catalogue : « cette ascension du sensible vers l’intelligible s’effectue graduellement, suivant un double mouvement d’élévation spirituelle et d’universalisation de notre amour ».
Georgi est ainsi le digne héritier d’Uta-Napishtim, le Noé sumérien dont nous parlent les tablettes mésopotamiennes vieilles de cinq mille ans. L’un et l’autre pareillement miséricordieux, mettant, avec la même énergie, leur ingéniosité au service du salut de l’humanité. Ce que Georgi résume sobrement en affirmant : « Il n’y a que l’amour. Rien d’autre »
Depuis la salle que lui avait consacrée La Maison rouge, à Paris, en 2014, c’est la toute première fois qu’une telle flottille est exposée dans une galerie.
Le ciel est à la fois le non-lieu de toutes nos aspirations, et celui de notre exil hors de la Terre. Il est partout où nous ne sommes pas. Au point que, depuis des temps immémoriaux, on y a logé les divinités, qu’elles soient bienveillantes ou menaçantes, tandis que nos pensées s’y abîment en conjectures et en rêveries.
Assez pour que Hans-Jörg Georgi veuille nous y emmener tous, afin de nous sauver de l’extinction qui menace. Georgi est né en 1949 à Francfort et, comme tant d’enfants « différents », il peine à trouver sa place. D’autant qu’une poliomyélite le prive de l’usage de ses jambes. Alors, à défaut de marcher, pourquoi ne pas imaginer des aéronefs capables de nous soustraire à la pesanteur ? C’est ainsi qu’il y a une vingtaine d’années, dans un acte de sollicitude messianique, il déclare : « Je veux faire quelque chose de bien pour le monde. Je vous emmène tous avec moi en voyage ».
À cet effet, il se met à construire toute une flottille fantastique, dotée de tous les équipements nécessaires à une expédition longue et éprouvante, et dont le matériau – comble de l’ironie – est constitué de boîte à chaussures. S’accomplit alors ce merveilleux paradoxe auquel l’art brut nous accoutume, lorsque les plus déshérités, les moins enviables d’entre nous deviennent ceux-là même qui se mettent à produire du Beau, seul capable de rendre le monde habitable. Et, si le monde ne l’est pas tout à fait, de nous offrir le moyen d’en réchapper, dans un geste mu par une empathie inconditionnelle. Comme le souligne François Salmeron dans sa préface à notre catalogue : « cette ascension du sensible vers l’intelligible s’effectue graduellement, suivant un double mouvement d’élévation spirituelle et d’universalisation de notre amour ».
Georgi est ainsi le digne héritier d’Uta-Napishtim, le Noé sumérien dont nous parlent les tablettes mésopotamiennes vieilles de cinq mille ans. L’un et l’autre pareillement miséricordieux, mettant, avec la même énergie, leur ingéniosité au service du salut de l’humanité. Ce que Georgi résume sobrement en affirmant : « Il n’y a que l’amour. Rien d’autre »
Depuis la salle que lui avait consacrée La Maison rouge, à Paris, en 2014, c’est la toute première fois qu’une telle flottille est exposée dans une galerie.
Hans-Jörg Georgi
Hans-Jörg Georgi intègre l’atelier Goldstein en 2001, avec des milliers de dessins, représentant avions et enfants. C’est à l’atelier qu’il entame la création d’avions tridimensionnels, qu’il fabrique à partir de boîtes à chaussures découpées et assemblées à la colle. Une véritable flotte se forme alors, comme une arche de Noé, rassemblant des aéroplanes de modèles différents : bosselés, texturés, ils prennent selon les dispositions des allures anthropomorphes. Règnes humain, animal et technologique s’y trouvent mélangés. « Je veux faire quelque chose de bien pour le monde. Je vous emmène tous avec moi en voyage », dit Georgi.